Taire l'intérieur .....

Donner l'illusion d'une vie bien remplie, accomplie, épanouissante, riche et pleine de beaux projets.

Pudeur ou peur de l'inconnue...Peur du regard (du jugement)des inconnus

C'est vrai au fond, qui es-tu derrière ton écran, toi à qui j'accorde mes billets ?!

Souvent j'ai eu envie de livrer bien plus d'intimité, d'écrire mon ressenti et peut être au delà décharger tant de tristesse, d'amertume, de stress ou d'angoisse ....

Et puis, je me suis ressaisie en me disant que je n'étais pas censée livrer autant d'intimité personnel au premier inconnu qui voudrait bien me lire. 

Alors j'ai continué à écrire mes jolis billets créatifs pour mon plus grand plaisir et bien sûr, souvent de la fierté. Plaisir mais aussi satisfaction de partager, de montrer cet accompli et de récolter quelques gentils commentaires.

Ce blog c'est pourtant un peu comme un journal intime, mon journal intime et je m'aperçois qu'au fond, il est incomplet....un peu un livre où on aurait arraché des pages.

Rien de bien grave en soi, puisque les passages retirés (non écrits) ne vous font pas défaut. Rien de bancal, rien d'incomplet .....juste des périodes de silence. Des périodes mêmes où vous ne vous êtes, sans doute, aperçus de rien.

Mais moi, je les vois bien ces trous, ces manquants, ces silences.....enfouis là quelque part au plus profond qui me bouffent de l'intérieur et qui me font réaliser qu'au fond, je suis bien plus transparente à vos yeux qu'il n'y paraît.

Aujourd'hui, j'ai envie de vous parler de cette boulimie de faire, de faire bien

parce que vous savez quoi ?!

Je me pose la question de savoir si nous, boulimiques de loisirs créatifs, de faits main, nous ne sommes pas au fond, toutes des névrosés ?

Je vous vois déjà derrière votre écran à penser :

"Waouh, elle y va fort ! Elle a pété un câble la petite dame"

ou encore

"Non mais, elle se prend pour qui ! Névrosée toi -même"

Cette dernière me fait assez sourire quand j'y pense.

Je me suis aperçue que ce besoin au sens propre au fond vient d'un manque à compenser.

Je dissocierai le/la passionné qui s'adonne à une activité de celui ou celle qui, comme moi, multiplie et ne trouve jamais satiété.

Cet appétit dévorant de différents loisirs peut se justifier par une curiosité accrue à découvrir, tester, savoir faire et je me suis, souvent, rassurée en me disant que c'était assez sain d'être curieux de tout et riche d'expériences diverses et variées.

Mais mon problème est plutôt de m'apercevoir que je n'ai cesse de puiser partout sans trouver la satisfaction pleine et enivrante de l'accompli.

Toujours à papillonner, à entasser dans ma "to do list" et finir par réaliser que je me démultiplie tellement que je n'arrive pas à accomplir un dixième de ce que j'aurai envie et au final, de ressentir toujours et encore cette frustration de manque.

Ce "toujours plus" qui finit par un "pas assez"

J'ai maintes et maintes fois, essayer de me canaliser et de me dire de me limiter ou encore d'accomplir un à un jusqu'à terme avant d'entamer quoi que ce soit et surtout d'arrêter de m'abreuver des ouvrages ou idées des autres qui me faisaient

m'envoler vers d'autres horizons ......

avec une pointe d'adrénaline, sur le moment, face à cette inconnue qui me narguait à relever un nouveau défi

pour finir par retomber presque aussitôt.

Un jour, j'ai lu sur un blog

" je me sentirais inutile si je ne faisais « rien » ou « pas grand chose ». Comme si le fait de m’activer me donnait une identité… "

et du coup, je me suis posée la question de savoir si effectivement mon éparpillement, mon besoin de toujours avoir à faire, avoir envie de faire était un manque (lequel ?)

que je me devais de compenser !!!!

Est-ce qu'au fond, je recherche une identité ?

Être quelqu'un....quelqu'un que l'on respecte, que l'on admire, que l'on envie ?

Est ce qu'au fond, j'ai ce besoin de m'activer pour trouver une certaine reconnaissance ?

Bien des questions auxquelles je ne trouve pas vraiment de réponse.....

Et encore moins, en tout cas pour l'instant, de solution qui m'apporterait peut-être un peu plus de satisfaction et moins de besoins inassouvis.

Voilà le débat est livré et s'il vous en convient, à vous d'y participer.

 

 

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